Le mot de la mère
En ce samedi 16 novembre, nous arrivons à l'aéroport de Mendoza en fin d'après-midi et nous sommes surpris par la chaleur : encore 30° à 18h ! La climatisation de l'auberge où nous logeons ne fonctionne pas et le responsable nous dépanne avec un ventilateur. Et sur les conseils du taxi qui nous a amenés à l'auberge, nous allons faire nos emplettes au mercado central : acheter une bouteille de vin pour nos retrouvailles du lendemain avec Olivia et Jérôme. Par chance, nous trouvons le cru qui nous a tant plus à la bodega Piatelli lors de notre dégustation à Cafayate (boucle sud de Salta). Après un petit tour en ville, nous allons à la fameuse parrilla Caro Pepe : buffet et barbecue géant à volonté, les enfants en restent ébahis ! Nous en sortons repus.
Le lendemain matin, nous prenons le bus pour Santiago : 9h de trajet, plus long que prévu car les douanes volantes nous contrôlent et le passage à la douane est assez pénible. C'est aussi l'occasion pour nous d'admirer l'Aconcagua de loin, 6 962m, le toit de tout le continent américain, nord et sud !
Arrivés à la gare routière, nous prenons un taxi qui nous amènera à l'aéroport où nous avons réservé une voiture. Etant donné les mouvements sociaux au Chili, il est plus sûr d'avoir son propre véhicule pour y circuler. Nous arrivons pour l'apéro chez Olivia et Jérôme. Plus de 10 ans que nous nous étions pas vus et se retrouver à Santiago avec nos petites familles respectives est tout simplement hallucinant !
Nous partons le lundi 18 novembre pour la Vallée del Elqui. Pour couper le trajet en 2, nous nous arrêtons au bout de 5h de route sur la côté chilienne à Totoralillo où nous avons loué une cabaña pour la nuit. En cette fin d'après-midi, nous allons à la plage mais il y a beaucoup de vent et l'eau y est très froide. En effet, le courant de Humboldt provenant de l'Antarctique refroidit toute la côté chilienne. Les restos sont tous fermés, nous rentrons dans notre cabaña nous faire un bon plat de pâtes.
Spéciale dédicace à mes amis surfeurs bordelais, Julien & Mitch !
Le lendemain matin, nous repartons pour Vicuña. Nous arrivons dans un gîte à la ferme qu'une famille de tourdumondistes nous a conseillé : le Predio San Agustin à Diaguitas, village voisin de Vicuña. Là, nous tombons sous le charme de Enny, la propriétaire des lieux. Une belle personne comme dirait Tom. Généreuse et chaleureuse, elle nous fait visiter les lieux, nous conseille sur les visites et les excursions à faire dans la région et implique directement les enfants à participer aux tâches de la ferme : arroser les plantes, ramasser les salades, donner à manger aux poules, aller chercher les oeufs... les enfants sont enchantés ! De plus, elle nous explique que tout est à disposition. Et dans ce jardin d'Eden il n'y a que des bons produits. D'abord le verger avec ses avocatiers, "chirimoyers", amandiers, pruniers, orangers, citronniers, pêchers, manguiers et papayers. Et l'immense potager car nous nous trouvons ici chez des producteurs-vendeurs qui pratiquent une agriculture raisonnée.
Tom s'exerçant au synthé du gîte, notamment sur la fameuse Nocturne de Chopin !
Le soir-même nous allons observer les étoiles à l'observatoire municipal de Mamalluca. Le spectacle est splendide, nous voyons à l'oeil nu Saturne, Vénus (2è photo, le point brillant le plus bas) et Jupiter (2è photo, le point brillant en haut à droite de Vénus), la constellation d'Orion avec les 3 Maries (étoiles qui forment la ceinture d'Orion). Et c'est le seul endroit au monde où l'on peut voir également 3 galaxies sans télescope : Andromède, le Grand Nuage et le Petit Nuage de Magellan. Au télescope, nous admirerons les anneaux de Saturne ainsi que 3 satellites de Jupiter.
Le lendemain matin, les enfants suivent Enny comme des petits poussins. Son enthousiasme et sa générosité en font décidément une bonne mamie de substitution.
L'après-midi, nous allons manger une glace au fameux glacier "El Cobre" qui propose de magnifiques sorbets artisanaux élaborés avec des produits locaux. La vallée est en effet restée agricole et authentique. C'est un oasis de verdure irrigué par le Rio Claro et encaissé entre des montagnes arides : le contraste y est saisissant ! On y trouve des cultures de fruits et de légumes, ainsi que pas mal de vignes.
C'est en effet ici que se fabrique le Pisco, alcool chilien par excellence ! C'est une sorte d'eau de vie de raisin blanc. Après avoir dégusté notre glace, nous visiterons d'ailleurs la distillerie ABA : une bouteille de Pisco-cassis pour Olivia et Jérôme et une autre pour Guy, l'ami qui nous recevra à Auckland, en Nouvelle-Zélande.
En ce jeudi 21 novembre, nous allons donner à manger aux chèvres du voisin et lui achetons un énorme fromage. Le soir à 22h, nous connaîtrons notre 1er tremblement de terre : une impression de tonnerre au loin qui se rapproche, et tout se met à trembler. Les enfants sortent de leur chambre et viennent nous rejoindre. Le temps de se demander si nous devons nous mettre sous la table ou sortir dans la cour, tout est terminé. Verdict : 4,2 sur l'échelle de Richter, un petit pour les chiliens qui sont habitués à en avoir plusieurs par mois.
Le lendemain, nous nous baladons dans la vallée jusqu'à Pisco Elqui. En chemin, nous visitons la maison-musée de Gabriela Mistral, écrivain, poétesse et féministe ayant reçu le Prix Nobel de littérature en 1945. C'est la 1ère fois qu'il fut décerné à un écrivain hispano-américain.
"Ce que l'âme fait pour son corps, c'est ce que l'artiste fait pour son peuple"
Vendredi 22 novembre, nous nous rendons dans le village voisin pour déjeuner dans un restaurant solaire. Nous y dégustons la spécialité à base de cabri (cuisson au four solaire) suivie d'une petite sieste dans les hamacs. Nous finissons notre petit tour par une baignade en rivière.
Et c'est avec regret que nous quitterons Enny ce 23 novembre. Elle nous donnera encore généreusement des oeufs et les 2 premières courgettes de son jardin ! Une précieuse offrande qui sera notre déjeuner à notre arrivée à Horcón (commune de Puchuncaví).
Ce beau séjour a aussi conforté Ernest dans l'idée que, quand il sera grand, il aura une ferme-auberge, produira, vendra et cuisinera ses propres légumes.
Nous avons donc loué pour une nuit un Airbnb à Horcón, petite ville balnéaire à 40 km au nord de Valparaiso. Le propriétaire des lieux est charmant, il nous conduit au supermarché et à la plage où nous pourrons nous jeter dans les vagues en fin d'après-midi. Le soir, nous profitons du coucher de soleil avant de nous rendre à pied au restaurant Los Duendes à quelques pas de la maison. Je mangerai du congre frit merveilleusement préparé et provenant du sud du Chili. Nous sympathisons avec le cuisinier, propriétaire de l'établissement qui nous ramènera en voiture. L'hospitalité chilienne est surprenante !
Le lendemain, nous profiterons encore un peu de la plage avant de retourner à Santiago pour une soirée entre amis, partie de coinche chez Olivia et Jérôme !
Le lundi 25 novembre, nous partons pour l'aéroport très en avance afin d'éviter barrages ou opérations escargot. Nous rendons la voiture à 16h au lieu de 18h pour décoller à 0h30 ! Nous quittons l'Amérique du Sud pour la Nouvelle-Zélande...
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