Le mot de la mère
Lundi 7 octobre, nous partons pour une excursion de 5 jours dans l'Altiplano avec l'agence Tupiza Tours.
Jour 1, 7 octobre : Tupiza - Quetana Chico
Nous serons deux 4x4 : dans le nôtre, nous 4, le chauffeur, Carmelo, et la cuisinière, Eustaquia, et dans l'autre, leur chauffeur, un couple de Nantais, un couple de Toulousains et un Toulousain, tous retraités ayant l'habitude de voyager en mode "backpackers".
Le départ est laborieux : le cuisinier qui doit nous accompagner n'est pas en état, il a un peu trop arrosé son anniversaire la veille. Notre chauffeur arrive finalement à trouver une cuisinière de remplacement. Nous voilà partis, enfin pas pour longtemps : au bout d'une demi-heure de route, l'autre 4x4 tombe en panne. La gaine du câble d'accélérateur vient de fondre ! Après plusieurs tentatives mécaniques, le chauffeur se résout à appeler l'agence pour leur apporter un nouveau câble. Heureusement, nous ne sommes pas loin de Tupiza.
Enfin, nous montons la belle Quebrada de Palapa jusqu'à El Sillar, avec un fantastique paysage lunaire (sur le plan, la route en rouge qui part de Tupiza vers l'ouest).
Nous ferons pas mal de route ce jour-là et peu d'arrêt car il faut bien rattraper ces 2 heures perdues. Le trajet est assez fatiguant car nous ne faisons que la piste (10 heures de vibration) mais nous n'avons pas le soroche, le mal aigu des montagnes.
Nous visiterons en route San Antonio de Lipez, un ancien village minier (mine d'argent) créé par les Espagnols à leur arrivée au 16è siècle et abandonné 2 siècles plus tard, principalement à cause des conditions de vie particulièrement rudes à cette altitude (4900 m). Avec Tom, nous traquons dans ces ruines le vizcacha aussi appelé en Bolivie le chinchilla, petit rongeur que nous avions déjà croisé au Machu Picchu.
Nous arrivons le soir au refuge à Quetana Chico, il fait froid, nous sortons les sacs de couchage que nous mettons sous d'épaisses couvertures et dormons tout habillés. La nuit se passe relativement bien.
Jour 2 - 8 octobre : Quetana Chico - Laguna Colorada
Le lendemain, nous prenons le petit-déjeuner à 6h30 avec blousons et bonnets, la température ne dépassant pas les 0°... A 7h, nous chargeons les 4x4 et nous voilà repartis. La journée sera plus tranquille. 1er arrêt, un élevage de lamas et une 1ère succession de lagunes avec leurs milliers de flamants roses. En chemin, nous croisons des ñandus, des espèces d'autruche...
Nous sommes désormais au coeur du parc naturel du Sud Lipez : laguna Hedionda, laguna Kollpa et la laguna Chalviri :
2è arrêt, les eaux thermales à 35°. Nous les apprécions d'autant plus qu'il était impossible de se doucher au refuge.
Ernest avec notre chauffeur, Carmelo
Après le déjeuner, nous repartons seuls avec notre chauffeur visiter le désert de Dali, la lagune blanche et la lagune verte, au pied du volcan Lincancabur (5960 m), symbole de San Pedro de Atacama, Chili. Cette lagune n'est pas fréquentée par les flamants car elle contient naturellement un taux très important d'arsenic. A ce propos, certaines populations indigènes de la région se sont adaptées à cette pollution naturelle par mutation génétique. Notre cuisinière déjà un peu malade depuis le départ en profitera pour aller se faire soigner dans un centre de santé. En effet, son état empire : nausée, fièvre et mal de gorge. Elle continuera malgré tout à nous préparer de délicieux repas.
Volcan Licancabur
Nous récupérons la cuisinière au passage et partons visiter les geysers Sol de Mañana : nous voilà à 5 000m !
Nous poursuivons notre périple jusqu'à la mythique laguna colorada avec un magnifique coucher de soleil. La température baisse rapidement et un vent fort et glacial se lève : nous n'y resterons pas longtemps.
2è nuit en refuge : dans les mêmes conditions que la 1ère nuit, en pire (-7° la nuit mais nous n'avons pas eu froid). Nous aurons tout de même un poêle dans la salle à manger, alimenté par des crottes de lama séchées ! Les maillots de bain que Julien a tenté de faire sécher sont déjà congelés à 18h30 ! Ernest se fait un petit copain, le petit chiot du refuge qui nous réveillera en plein milieu de la nuit, le malheureux appelant sa mère.
Jour 3 - 9 octobre : Laguna Colorada - Salar de Uyuni
Nous nous levons à 6h30, le réveil est un peu plus dur que la veille. Tom attend cette journée avec impatience car il a hâte de voir l'arbre de pierre. Il se situe dans un champ de pierres en plein milieu du désert. Sur la route, nous croisons des vizcachas : cette fois-ci, les enfants ont pu les toucher !
Nous verrons aussi 5 lagunes dans lesquelles migrent 3 espèces différentes de flamants roses : les flamants chiliens, les flamants de James et les flamants andins.
Puis nous irons jusqu'au petit Salar de Chiguana traversé par une longue voie de chemins de fer, encore utilisée aujourd'hui pour le transport de minerais entre Uyuni et Calama, un véritable décor de far-west.
Nous arrivons le soir aux portes du Salar de Uyuni dans le village de Atulcha. Là, une surprise nous attend : notre hôtel est entièrement fait de sel : tables, tabourets, lits, tables de nuit, sol et murs sont taillés dans le sel. Tout est blanc et lumineux, un petit coin de paradis dans ce milieu hostile.
Après avoir déchargé les bagages, nous partons voir le coucher du soleil sur le Salar. Les enfants sont surexcités, ils lèchent le sol pour s'assurer que ce n'est pas de la neige mais bel et bien du sel domestique ! Puis nous rentrons à notre hôtel et après maintes hésitations, tout le monde décide de se lever aux aurores, à savoir à 4h du matin pour aller voir le lever du soleil sur l'île aux cactus : Incahuasi. Il est trop tard pour les douches, dommage elles étaient chaudes !
Jour 4 - 10 octobre : Salar de Uyuni - Uyuni - Villa Mar
Le lendemain matin, le lever pour les enfants devient difficile. Ils décident de continuer leur nuit dans le 4x4 avec le chauffeur et la cuisinière pendant que nous montrons sur l'île admirer le lever de soleil. Le chauffeur nous explique qu'il y a peu de temps ici, un cactus vieux de 1200 ans vient de mourir. Le paysage est spectaculaire, l'île porte bien son nom car nous avons vraiment l'impression que nous sommes en milieu d'une mer de sel ! Des scènes de Star Wars 8 y ont d'ailleurs été tournées !
Le Salar de Uyuni (3 650 m ) était d'ailleurs un lac préhistorique, sa superficie est impressionnante : 12 000 km2, soit la superficie de l'Ile de France ! Le Paris-Dakar l'a récemment traversé deux années de suite. Sous le Salar, un trésor divise le pays : le lithium, un métal utilisé dans la fabrication des batteries. Le Salar représente 70% des réserves mondiales. La région de Potosí est favorable à son extraction alors que la ville de Uyuni ne l'est pas. Le chauffeur nous avait averti, la concentration en lithium décharge les appareils électroniques. J'en fait l'expérience, mon téléphone en fin de vie ne fera pas la journée. Après le lever du soleil, nous redescendons rejoindre les enfants et prendre le petit-déjeuner.
S'en suit la fameuse séance photo que toute la famille attend avec impatience. Chacun a sa petite idée derrière la tête mais le chauffeur expérimenté nous aidera beaucoup à prendre nos photos.
Pour se remettre de nos émotions, rien de telle qu'une pause déjeuner avec des mascotas un peu spéciales !
Notre tour se terminera à Uyuni par le cimetière des trains (un paysage à la Mad Max).
Les français de l'autre 4x4 s'arrêteront à Uyuni alors que nous, nous enchainons, nous en reprenons un autre à 15h30 pour aller à San Pedro de Atacama au Chili. Nous ferons la route avec une Colombienne, Diana. Nous voilà repartis pour 4h de piste, une nuit froide, un refuge à Villa Mar, encore un levé à 4h du matin le lendemain pour arriver 4h plus tard à la frontière chilienne.
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